Par Jean-Marie HARRIBEY, dans Alternatives Economiques
Chère essence…,
J’ai longtemps hésité à m’adresser à toi pour te faire part de mon embarras, de mon inquiétude, et aussi, je te l’avoue, de mon malaise devant l’agitation et la colère qui sourdent dans la société à ton sujet. Si je m’y résous aujourd’hui, c’est parce que la lettre que j’avais écrite à ton père, le pétrole[1], il y a juste dix ans, et dont je te joins une copie, est restée lettre morte. Il est vrai que je l’avais lancée à la mer dans un baril vide à la dérive, espérant qu’elle finirait bien par échouer aux pieds de quelque gouvernant plus éclairé que la moyenne, par exemple par cette fée nucléaire, ta concurrente mais, nous dit-on, ô combien salutaire. La suite ici